Les collections du musée du Temps :

Elles rassemblent 1 500 montres, ébauches et boîtes, plus d’une centaine d’horloges de parquet, comtoises et pendules, un ensemble très original de 2 000 gravures liées à l’horlogerie allant du XVIe au XIXe siècle, mais aussi de nombreux outils, machines, matériels scientifiques passés et présents collectés auprès de laboratoires européens de haute technologie : résonateurs et oscillateurs à quartz ; micromanipulateurs et robots… La mesure du temps a toujours été la plus précise de toutes les mesures. C’est pourquoi elle a été utilisée pour mesurer l’espace (latitude, longitude) mais aussi le poids, la vitesse, la température, la pression… Ces collections sont complétées par des fonds d’art et d’histoire : iconographies du temps, portraits, objets de la vie quotidienne, documents sur l’industrie horlogère et sur l’histoire de la ville.

 

La visite du musée :

Au premier étage du palais, la visite débute par l’histoire du palais Granvelle, palais construit pour Nicolas Perrenot de Granvelle, lieu prestigieux pour le musée du Temps, qui s’y installe en 2002 après une restauration patrimoniale d’envergure. Conçu pour rendre hommage au passé horloger de la Ville, le musée développe un propos où se croisent l’Histoire, la science et la méditation sur le temps qui passe.

La salle de la cheminée évoque la figure de Nicolas Perrenot de Granvelle, le bâtisseur du Palais. Elle nous transporte au XVIe siècle, à l’époque de la construction de l’édifice, symbole du patrimoine bisontin. Au sein du palais Granvelle, les collections du musée témoignent du Temps passé, de l’histoire de Besançon à partir de la Renaissance. Cette époque florissante pour Besançon et la Franche-Comté connaît aussi un bouleversement dans la mesure du Temps, avec le développement de l’horlogerie et l’apparition des premières montres mécaniques, contemporaines des Granvelle. Le musée du Temps est tout entier symbolisé par ce premier espace. Au fil du parcours du musée, deux fils directeurs se mêlent et se croisent à maintes reprises jusqu’à nos jours : l’histoire de Besançon et l’histoire de la mesure du Temps.

Le visiteur est invité ensuite à découvrir une galerie de la mesure du temps, espace noble qui s’ouvre sur la cour du Palais Granvelle. Elle permet de dérouler l’histoire de la mesure du Temps à travers une sélection de pièces prestigieuses qui allient la précision technique à l’esthétique formelle. Mesurer le Temps qui passe, implique d’être attentif aux phénomènes de la Nature, de repérer les rythmes, les répétitions, les régularités. A partir du mouvement apparent des astres, celui du Soleil bien sûr, mais aussi de la Lune et des étoiles, les hommes ont défini un découpage du Temps fondé sur l’Astronomie. Le cadran solaire découpe les journées, le calendrier fixe les saisons, et le rythme des années.

Le cabinet de curiosité du musée est une porte ouverte sur l’univers de la technique horlogère. C’est à la fois une réserve ouverte, où sont rangées les collections, un cabinet d’amateur, où foisonnent les pièces singulières, et aussi un atelier d’horloger centré sur le fonctionnement des mécanismes.

La salle la plus prestigieuse du musée clôt la visite du premier étage : La salle de la Tenture tire son nom de la série de sept tapisseries qui orne ses murs. La tenture, qui retrace la vie de Charles Quint, explore une autre dimension du Temps, celle de l’Histoire. Elle introduit la dimension chronologique des événements, le passage du Temps conçu comme une succession de dates et de faits marquants : les batailles, les prises de ville, les mariages princiers… Sur les murs de la salle se succèdent les épisodes majeurs de l’histoire des Granvelle, de la Franche-Comté et de Besançon.

 

Au deuxième étage se rejoignent et s’entrecroisent à nouveau l’histoire de Besançon et l’histoire de l’horlogerie. Une première séquence est réservée au développement de la montre, notamment au XVIIIe siècle. Les premières vitrines évoquent la richesse esthétique des montres à cette époque.

Est présenté ensuite le rôle de Besançon dans l’industrie de la montre, sous différents aspects : processus de fabrication, rôle de l’école d’horlogerie, travail sur la boîte de montre. C’est également l’occasion d’évoquer le rôle joué par Lip, à travers une évocation de la vie industrielle et technologique de l’entreprise.

Le musée continue son parcours sur l’histoire de la mesure du temps à travers une présentation autour de l’horlogerie électrique, depuis les pendules jusqu’aux calibres de montres électriques développés à Besançon (R27 et R148), en insistant sur la notion de fréquence, puis sur la notion de piezo-électricité, qui permet d’évoquer l’horlogerie à quartz. La présentation de deux horloges atomiques (dont la première horloge atomique française) évoque le changement brutal du paradigme, avec un temps créé artificiellement, qu’aucun rapport ne lie plus au rythme solaire. L’horloge atomique est l’horloge la plus précise à l’heure actuelle. Plusieurs centaines d’horloges atomiques dans le monde, dont trois à l’Observatoire de Besançon, contribuent aujourd’hui à la définition du temps atomique international.

Le parcours s’achève autour de la pièce maîtresse, la Leroy 01, montre la plus compliquée du monde de 1904, évoquant également le retour en force de la haute horlogerie mécanique à Besançon. Cette montre des superlatifs (7 ans de recherche et de travail, un boîtier entièrement en or 18 carats, un mouvement composé de 975 pièces) réunit 24 complications, chose jamais atteinte auparavant. La Leroy 01 est le témoignage de la grande habileté des horlogers de l’époque et du passé prestigieux de la ville de Besançon.

 

Un pendule de Foucault de 13,11 mètres de haut est installé dans la tour du palais Granvelle avec une table de lecture de 4,50 mètres de diamètre permettant de constater de visu la rotation de la Terre. De plus, le sommet de la tour du palais Granvelle offre aujourd’hui aux visiteurs une vue unique sur la ville et la citadelle. Faire se côtoyer le temps de la ville et le temps de la Terre ouvre un espace de contemplation et de réflexion, comme point d’orgue à la visite du musée.

Sous les combles est présenté le plan relief de Besançon. Cette maquette au 1/600ème de la citadelle de Besançon est la reproduction de celle de Ladevèze datant de 1722 qui est conservée au musée de l’armée aux Invalides.